Le risque en Chirurgie Orthopédique
Les contraintes juridiques, médico-légales, socio-économiques, qui enserrent de plus en plus étroitement la pratique chirurgicale, ne doivent pas faire oublier le contrat moral qui s'établit entre un patient et son chirurgien.
Le climat de confiance est indispensable à tout traitement, et en particulier à tout acte chirurgical.
Dans cet esprit, il faut rappeler certains des points évoqués au cours de la consultation préopératoire:
- L’anesthésie, qu'elle soit générale, péridurale, locorégionale ou locale, comporte ses propres risques.
Les médecins anesthésistes vous donneront toutes les explications nécessaires lors des consultations préopératoires auxquelles il est indispensable que vous vous rendiez, dans les délais indiqués. - La plupart des traitements médicaux, curatifs, ou même préventifs (comme les anticoagulants destinés à éviter la survenue des phlébites et des embolies pulmonaires, ou comme les antibiotiques destinés à éviter la survenue d'une infection), même considérés usuellement comme banals ou anodins, comportent également leurs propres risques de complications (hématomes, hémorragies, allergies, etc.…) ou d'effets secondaires (digestifs, sanguins, dermatologiques, etc.).
D'une manière générale, l'acceptation d'une prise de risque de complication, ou d'incident, même exceptionnel, mais éventuellement grave, est la contrepartie inévitable de l'efficacité espérée du traitement proposé, quel qu'il soit, même médical. L'absence de traitement elle-même n'est jamais dénuée de risque, ne serait-ce que par la poursuite de l’évolution propre de la maladie initiale. - Il est difficile de donner un pourcentage exact de risque de complication, car le risque pris est essentiellement individuel, dépendant plus de chaque patient, que de la statistique générale. La chirurgie a ses limites, et ne permet jamais de refaire aucun organe, aucune articulation, à l'identique de la Nature ; d'inévitables séquelles (ne serait-ce que cicatricielles), le plus souvent mineures, doivent être acceptées en contrepartie du bénéfice obtenu ; un résultat n'est jamais garanti d'avance, même avec les techniques les plus éprouvées et les plus fiables.
Certains antécédents, certaines particularités, affections ou maladies (malformations, diabète, obésité, artérite ou autres affections vasculaires, alcoolisme, tabagisme, toxicomanies, comportements addictifs, affections psychiatriques, prise de certains médicaments, maladies du foie, maladies sanguines, tumeurs, séquelles d’interventions ou de traumatismes, etc.) peuvent causer ou favoriser la survenue de complications particulières, parfois graves, à l’extrême mortelles.
Ces généralités rappelées, voici une nouvelle fois les complications les plus fréquentes et les plus graves pouvant survenir au cours ou au décours de l'intervention chirurgicale envisagée : échec de l'intervention réalisée, résultat insuffisant ou décevant voire mauvais résultat, infection, hématome, désunion cicatricielle, retard ou trouble de cicatrisation, nécrose cutanée, cicatrice disgracieuse ou douloureuse, raideur articulaire, phlébite, embolie pulmonaire, compression vasculaire ou nerveuse, Compression oculaire (n'entraînant que très exceptionnellement une cécité), paralysie, Troubles sphinctériens (urinaires ou anaux), rupture ou défaillance d'implant ou de matériel d'ostéosynthèse, retard de consolidation, défaut de consolidation de greffe (pseudarthrose), etc.
La plupart de ces complications guérissent, souvent sans séquelle ; d'autres nécessitent un traitement approprié, parfois même une nouvelle intervention chirurgicale ; certaines peuvent laisser persister des séquelles fonctionnelles graves et définitives. La volonté de guérir, la motivation, la confiance réciproque, le respect des conseils prodigués et l'observance des traitements prescrits, sont des facteurs importants pour une évolution favorable et un bon résultat final. Les bons résultats existent : ils sont les plus nombreux, même si on en parle moins.
Si vous n'acceptez pas les risques liés à l'intervention chirurgicale, Si vous n'avez pas confiance, ne vous faites pas opérer. Lisez cette lettre, éventuellement en famille ; parlez-en à votre médecin traitant.
source: SOFCOT